Vitraux de Tourouvre et Mortagne
Le Perche, terre d'émigration vers le Québec
328 percherons identifiés ont migré vers la Nouvelle-France aux 17e et 18e siècles
Photo © Vitraux de Tourouvre et Mortagne / Jean-François Loiseau

Histoire de l'émigration

église Saint-Aubin de Tourouvre Tourouvre, premier foyer de l’émigration au 17e siècle

Saint-Cosme-en-Vairais Saint-Cosme-en-Vairais, paroisse de départ des Bouchard, Fortin...
« Si l'apport du Perche au peuplement du Canada (environ 5% des migrants français) peut paraître modeste, il faut souligner que l'émigration percheronne, la plus ancienne, se caractérise par une remarquable prolificité » , écrit l’historienne Françoise Montagne (Montagne Françoise, Tourouvre et les Juchereau, Ed. Société canadienne de Généalogie, 1965).

Le mouvement, lancé à partir de 1634 grâce au pouvoir de conviction de Robert Giffard, représente il est vrai, dans le courant général de l’émigration française en Nouvelle-France, une certaine originalité. Il ne doit pas être attribué à la misère, mais plutôt à l’esprit d’aventure et d’entreprise. 328 émigrants[1] vont ainsi entreprendre le grand voyage.

Quelques-uns vont revenir au pays. Mais la grande majorité, malgré la menace iroquoise, choisit de s’établir sur les rives du Saint-Laurent pour y défricher et faire prospérer les terres nouvelles. Plus de 200 d’entre eux ont fait souche par une descendance, ou ont joué un rôle déterminant dans l’histoire du pays, ou ont laissé leur vie dans les guerres du XVIIe siècle. Leur descendance patronymique est aujourd’hui estimée à plusieurs millions de personnes au Canada et en incluant un important essaimage dans toute l’Amérique du Nord.
Marché de Mortagne-au-Perche Mortagne, capitale du Perche, autre foyer d’émigration au 17e siècle

Igé Igé, paroisse de départ des Gagner, Gadois, Godé, Leduc, Normand, Trottier...
église Saint-Aubin de Tourouvre Tourouvre, premier foyer de l’émigration au 17e siècle
Saint-Cosme-en-Vairais Saint-Cosme-en-Vairais, paroisse de départ des Bouchard, Fortin...

« Si l'apport du Perche au peuplement du Canada (environ 5% des migrants français) peut paraître modeste, il faut souligner que l'émigration percheronne, la plus ancienne, se caractérise par une remarquable prolificité » , écrit l’historienne Françoise Montagne (Montagne Françoise, Tourouvre et les Juchereau, Ed. Société canadienne de Généalogie, 1965).

Le mouvement, lancé à partir de 1634 grâce au pouvoir de conviction de Robert Giffard, représente il est vrai, dans le courant général de l’émigration française en Nouvelle-France, une certaine originalité. Il ne doit pas être attribué à la misère, mais plutôt à l’esprit d’aventure et d’entreprise. 328 émigrants[1] vont ainsi entreprendre le grand voyage.

Quelques-uns vont revenir au pays. Mais la grande majorité, malgré la menace iroquoise, choisit de s’établir sur les rives du Saint-Laurent pour y défricher et faire prospérer les terres nouvelles. Plus de 200 d’entre eux ont fait souche par une descendance, ou ont joué un rôle déterminant dans l’histoire du pays, ou ont laissé leur vie dans les guerres du XVIIe siècle. Leur descendance patronymique est aujourd’hui estimée à plusieurs millions de personnes au Canada et en incluant un important essaimage dans toute l’Amérique du Nord.

Marché de Mortagne-au-Perche Mortagne, capitale du Perche, autre foyer d’émigration au 17e siècle
Igé Igé, paroisse de départ des Gagner, Gadois, Godé, Leduc, Normand, Trottier...
notes
 [1] dénombrement effectué par Jean-François Loiseau en novembre 2023 en partenariat avec l'association Perche-Canada.

Mandaté par François Ier, Jacques Cartier est le premier européen à remonter le fleuve Saint-Laurent. Il accoste dans l'actuelle Gaspésie.

Deuxième voyage sur le Saint-Laurent de Jacques Cartier ; il donne au village iroquois Hochelaga, situé à l'emplacement de la future ville de Montréal, le nom de Mont-Royal.

En 1600, Pierre de Chauvin fonde à Tadoussac le premier comptoir commercial français permanent en Amérique du Nord en installant un poste de traite de la fourrure. L'année précédente, le roi Henri IV lui avait accordé le monopole du commerce de la fourrure en Nouvelle-France pour dix ans.

Pierre Dugua de Mons, assisté de Samuel de Champlain, fonde la première ville coloniale : Port-Royal, future capitale de l'Acadie.

L'apothicaire parisien Louis Hébert est le premier colon à s'établir de façon permanente en Nouvelle-France, à Port-Royal.

Samuel de Champlain fonde, sur l'emplacement du village iroquois Stadaconé, la ville de Québec, une « habitation » servant d'entrepôt, de résidence et de forteresse.

Recrutés en France par Samuel de Champlain, quatre missionnaires de l'ordre des Récollets forment la première communauté religieuse à s'établir en Nouvelle-France.

L'apothicaire Louis Hébert et sa famille s'installent à Québec.

Robert Giffard, apothicaire à Tourouvre, natif d'Autheuil, peut-être ami d'études d'Hébert, part pour le Canada. Il s'installe aux environs de Québec.

Arrivée des Jésuites à Québec.

Robert Giffard rentre en France, convaincu que de nouveaux colons doivent s'implanter sur les rives du Saint-Laurent.
Le cardinal de Richelieu crée la Compagnie des Cent-Associés dont Samuel de Champlain est membre et actionnaire ainsi que Noël Juchereau, de Tourouvre, ami de Robert Giffard.

Robert Giffard épouse Marie Renouard à Mortagne. Dès le printemps, il repart vers la Nouvelle-France afin de préparer de futures implantations. Le navire à bord duquel il voyage est intercepté par des pirates à la solde des Anglais. Robert Giffard doit revenir en France. A Tourouvre et à Mortagne, il met à profit cette période pour évoquer l'immense pays qui s'étend au-delà de l'Atlantique.

Québec est aux mains des Anglais.

Le traité de Saint-Germain-en-Laye permet à la France de rentrer en possession du Canada. Robert Giffard peut enfin réaliser son rêve.

Robert Giffard, avec l'aide des frères Jean et Noël Juchereau, prépare son expédition. Champlain fonde la colonie des Trois-Rivières.

La Compagnie des Cent-Associés concède à Robert Giffard la seigneurie de Beauport. Il recrute ses premiers colons, reçoit le soutien de Pierre Le Bouyer de Saint-Gervais, lieutenant général civil et criminel du Perche.

Départ de Robert Giffard, de sa femme, de ses enfants et d'une trentaine de colons pour la Nouvelle-France. Parmi eux Jean Guyon, maître-maçon, Zacharie Cloutier, maître-charpentier et Robert Drouin, tuilier (originaire du Pin-la-Garenne). Début juin le navire atteint Québec.

A Québec, mort de Samuel de Champlain ; la colonie compte 132 colons dont 35 viennent du Perche. A Mortagne, départ de nouveaux colons dont Gaspard Boucher, de sa femme et de ses enfants. Parmi eux Pierre, né à Mortagne en 1622, âgé de 13 ans. La première colonisation organisée de la Nouvelle-France est commencée. La colonie-comptoir se transforme en une colonie de peuplement. Les percherons rejoindront la Nouvelle-France essentiellement sur la période de 1634 à 1662.

Arrivée à Québec de Guillaume Pelletier (de Bresolettes). La population de la colonie s'élève à 300 personnes.

Avec une cinquantaine de colons, l'officier Paul de Chomedey de Maisonneuve et la religieuse Jeanne Mance fondent Ville-Marie. La cité prendra plus tard le nom de Montréal. Madeleine de la Peltrie, partie de Bivilliers (Orne), est présente à la fondation de Ville-Marie ainsi que Nicolas Godé et Françoise Gadois, couple percheron originaire d'Igé.

Arrivée à Québec de 38 jeunes gens (27 hommes et 11 femmes) venus de Tourouvre et des environs. Ils composent la Grande Recrue percheronne.

Pierre Boucher défend Trois-Rivières contre les Iroquois. de Maisonneuve ramène de France une centaine de soldats pour défendre Ville-Marie contre les Iroquois.

Pierre Boucher rentre en France exposer les doléances des Canadiens ; afin de sauver la colonie menacée par les Iroquois, il sollicite le soutien de Louis XIV et de Colbert. En 1662, il revient en Nouvelle-France en ramenant de nombreux colons.

Arrivée à Québec des premières Filles du roi. 770 immigrantes seront envoyées par le roi Louis XIV entre 1663 et 1673, pour peupler sa colonie canadienne.

Louis XIV transforme la colonie en un établissement royal sous son contrôle direct et crée le Conseil souverain de la Nouvelle-France. Un gouverneur et un intendant sont nommés par le roi pour administrer la colonie.

Informé par les administrateurs coloniaux de la nécessité de pacifier les Iroquois pour stabiliser la colonie, Louis XIV ordonne l'envoi du régiment de Carignan-Salières en Nouvelle-France.

Le premier contingent du régiment de Carignan-Salières débarque en Nouvelle-France. La venue de ces hommes en armes permet de sécuriser les possessions françaises en Amérique du Nord et favorisera ultérieurement le peuplement de la colonie.

Pierre Boucher fonde Boucherville.

Robert Giffard meurt en son manoir de Beauport, le 14 avril 1668. La colonie atteint 3000 habitants.

Le diocèse de Québec est créé par Clément X ; François de Montmorency-Laval en devient le premier évêque.

Massacre de Lachine : de nombreux colons sont tués par les Iroquois, armés par les Anglais.

Première guerre intercoloniale franco-anglaise.
Statu quo ante bellum.

Deuxième guerre intercoloniale. La France cède l'Acadie, Terre-Neuve, la baie d'Hudson et Saint-Christophe à la Grande-Bretagne.

Mort de Pierre Boucher à l’âge de 95 ans.

Troisième guerre intercoloniale. Statu quo ante bellum.

Guerre de la Conquête.

Par le Traité de Paris, Louis XV cède la Nouvelle-France à la Grande-Bretagne.

Dans le cadre de l’Entente cordiale, la corvette La Capricieuse battant pavillon français remonte le Saint-Laurent et suscite l’enthousiasme des Canadiens français descendants des pionniers.

Parution de La France aux colonies, les Français en Amérique, Acadiens et Canadiens, ouvrage de l’historien Rameau de Saint-Père (1820-1899) qui fait renaître en France le souvenir des pionniers fondateurs de la Nouvelle-France.

Visite à Tourouvre d’Honoré Mercier, Premier ministre du Québec, ministre de l’Agriculture du Canada. Deux vitraux commémorent ce grand événement.

Visite à Mortagne et Tourouvre d’Adélard Turgeon, ministre des Eaux et forêts du Québec.

Le Canada envoie en France un fort contingent afin de combattre aux côtés de troupes alliées. Des milliers de jeunes soldats meurent dans la Somme, notamment lors de la bataille de la crête de Vimy du 9 au 12 avril 1917.

Inauguration, à l’église Notre-Dame de Mortagne, d’un vitrail à la mémoire de Pierre Boucher en présence de Pierre Dupuy, délégué du Gouvernement canadien.

Participation des troupes canadiennes à la Libération de la France.

M. Desy, ambassadeur du Canada en France, et son épouse née Corinne Boucher de Boucherville, visitent Tourouvre et inaugurent la foire-exposition de Mortagne.

Création de Perche-Canada, par Edouard Leboucher (1915-1985), président-fondateur, par le chanoine Jean Aubry (1904-1986), secrétaire général et par Fernand Fortin. But de l’association : l’accueil des descendants des colons percherons du XVIIe siècle et l’approfondissement de la connaissance généalogique et historique. Ce travail de longue haleine sera entrepris par Mme Françoise Montagne (1912-1993) et par son mari M. Pierre Montagne (1902-1988). Depuis sa fondation, Perche-Canada fait apposer des plaques commémoratives dans les églises où ont été baptisés les pionnières et les pionniers de la Nouvelle-France.

Julien Mercier
Les 328 émigrants

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